Orkhestra International

CHARLEMAGNE PALESTINE, orgue “Renaissance” à accordage non tempéré

Schlingen Blängen, œuvre que créa le compositeur minimaliste en 1977, rendait hommage à l'expressionisme abstrait (plus particulièrement aux peintres MARK ROTHKO, BARNETT NEWMAN et CLYFFORD STILL), documenté jusqu'ici par un disque du label New World paru à la fin des années 90. En voici une nouvelle et immaculée version enregistrée à la Basilique San Martino Maggiore de Bologne le 9 mai 2004. Elargissement sonore de l'espace, hypnose sensorielle, l'expérience d'un temps suspendu ! “Dès que ses doigts se posent sur les touches du clavier, c'est très vite que CHARLEMAGNE PALESTINE nous emporte avec lui dans son désir sans cesse relancé de s'accorder à la vibration fondamentale de l'univers.” (DANIEL CAUX)

De KURT COBAIN à LA CALLAS, la compositrice canadienne CASSANDRA MILLER est connue pour retranscire et détourner des pièces existantes, et nous les faire redécouvrir à l’aide de judicieux stratagèmes (répétitions, boucles). Une composition intitulée A Large House (2009) et une intitulée Strummmmminggg for Stringggggsss N Thingggggsss (1973-1974) d’un pape du minimalisme, CHARLEMAGNE PALESTINE (voix, verres en cristal, direction d’orchestre), furent toutes deux données en représentation avec leurs auteurs à Bologne en mai 2015. Le ZIPANGU ENSEMBLE (cordes et percussions) est dirigé par FABIO SPERANDIO.

Les enregistrements de ROBERTO MONARI documentent les chants polyphoniques (Mbenzélé sur le disque 1, Aka sur le second) lors de rites, de cérémonies ou de jeux au centre des forêts de la République du Congo en 2014. Tradition millénaire d’une complexité chorale dont l’Occident n’allait fournir l’équivalence qu’à partir du XIVe siècle, tandis que les premières divulgations de ces chants via les collections de l’UNESCO au début des années 60 iraient inspirer CHRISTIAN WOLFF, GYÖRGY LIGETI, STEVE REICH ou HERBIE HANCOCK. Sous forme de comptines ou de prières, les chants pygmées invoquent les esprits de la forêt équatoriale, sollicitant chasse fructueuse et moisson abondante. L’accompagnement, lorsqu’il existe, se limite à des instruments à une corde, à de petites percussions ou à des battements de main, entre elles ou frappant de la paume la surface d’un plan d’eau. JON HASSELL s'en inspirera pour le disque Dream Theory in Malaya.

TERRY RILEY, piano, chant / GYAN RILEY, guitare / TRACY SILVERMAN, violon, violon électrique à 6 cordes

Les deux partenaires du pape de la musique répétitive sont son propre fils, GYAN (avec lequel il se produit régulièrement depuis des années) et le violoniste TRACY SILVERMAN, déjà repéré sur le disque Banana Humberto (SMM 004). Des œuvres anciennes et consacrées (hormis Camargue Voices spécialement créée à Modène) furent jouées lors des deux concerts italiens de 2013 rapportés ici : G Song, Elbony Horns, Shri Camel, Llanto (un extrait de Cantos Desiertos). “La magie opère entre les trois instruments. Il y a une inspiration dans cette musique, une vitalité communicative dans l'interprétation à donner le frisson ! Ce 3 GENERATIONS TRIO, qui s'est métamorphosé en 2015 pour une tournée en quartet avec la participation du percussionniste WILLIAM WINANT, avait tout pour captiver l'audience de l'édition 2013 du festival Angelica.” (PIERRE DURR / Revue & Corrigée)

TERRY RILEY, orgue, chant

Publication décalée d'un concert du pape de la musique répétitive lors de la 23e édition du festival Angelica à la Basilica di Santa Maria dei Servi de Bologne le 7 mai 2013. Les six mouvements d’Organum for Stefano (dédiés au regretté contrebassiste et compositeur STEFANO SCODANIBBIO) renvoient bien sûr à l’album de leur duo paru au siècle dernier : A Lazy Afternoon Among The Crocodiles (IDA 008). Un speech émouvant de TERRY RILEY, en guise d’éloge funèbre à son ami disparu en 2012, un an à peine avant cet hommage, conclut le concert.