Moins célèbre qu'ERKIN KORAY, CEM KARACA ou BARIS MANÇO, l'enfant polyomyélite qui naquit à Gaziantep en 1950, allait sans peine les égaler une fois adulte quand il ne surpasserait pas ces hérauts de la pop anatolienne, chacun dans leurs champs respectifs. Au programme de cet éponyme de 1974 (un best of de singles des années 1972-1974) : des poèmes soufi réaarangés à la mode psyché. La chanson Daglar Dagladi Beni infuse au centre du hasret turc (cette nostalgie intense pour un être disparu, qui correspond au blues, au spleen ou à la saudade suivant les cultures) les effluves de sons équivalents à ceux provenant de Canterbury ou de San Francisco à la même période. Cet album est à prescrire bien sûr à tout amateur de rock psychédélique, et reste l'un des fleurons du genre.