Si le quatuor à cordes renvoie habituellement à un univers clos (que ceignent les murs de la salle de concert, évoquant la ville et à ses codes culturels urbains), on reçoit à l’inverse une sensation de plein vent, installés face un paysage de terres gelées - JOHN LUTHER ADAMS vit en Alaska – à l’écoute des œuvres du compositeur. De la veine de MORTON FELDMAN ou GIACINTO SCELSI, les trois mouvements de Lines Made by Walking, son 5ème quatuor, font l'éloge de la marche, loisir favori de son auteur, en superposant les couches d’une même mélodie écrite à différents tempi. Effet “canons et vertiges” garanti ! Pour untouched, JOHN LUTHER ADAMS se tint droit sur la toundra et plaça une harpe éolienne juste au-dessus de sa tête, l’orientant afin que l’air en face vibrer les cordes. Il confesse : “La musique semblait descendre verticalement du ciel, traversant d’abord l’instrument puis mon corps, poursuivant son plongeon jusqu’au centre de la Terre.”